La place du français dans la communauté de l’ASEAN: le cas de la Thaïlande
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Abstract
Au moment où la Thaïlande prépare son entrée dans la communauté de l’ASEAN (en 2015), la politique du gouvernement thaïlandais concernant les langues étrangères donne la priorité à l’anglais et aux langues des pays d’Asie du Sud-est membres de la communauté telles que le birman, le vietnamien, le laotien, l’indonésien, etc. Cette décision a pour but de favoriser la coopération et l’aide entre ces pays dans les domaines économique, socioculturel et technologique, et d’assurer la paix et la sécurité dans la région. Cette nouvelle politique linguistique risque d’avoir un impact important sur l’enseignement du français aussi bien à l’école secondaire qu’à l’université. Cela vient s’ajouter à la popularité du chinois, du coréen et du japonais qui est déjà responsable d’une diminution considérable du nombre des apprenants de français en Thaïlande depuis une dizaine d’années.
Des raisons politico-économiques expliquent également le développement des langues étrangères, notamment de l’anglais: l’instauration depuis 2002 d’une zone de libre-échange, l’AFTA (ASEAN Free Trade Area), le flot d’investissements provenant du Japon et de la Corée du Sud notamment qui installent des usines en Thaïlande, mais aussi le libre déplacement de sept categories de travailleurs (ingénieurs, architectes, experts, médecins, comptables, infirmières, employés qualifiés) à travers le MRA (Mutual Recognition Arrangements) dont l’application totale est prévue pour 2015.
Comment défendre la langue française dans un contexte aussi concurrentiel? Pour le déterminer, nous proposons ici une première étape consistant dans l’établissement d’un état des lieux de la place du français en Thaïlande. Ce constat servira par la suite de base de réflexion à la mise en place de mesures de préservation et de développement du français.