HO TRAI, BIBLIOTHÈQUES DE LA VILLE DE LAMPHUN

Abstract

Parmi les vestiges artistiques de la ville de Lamphun, datés de l’époque de Ratanakosin, les bibliothèques (th. Ho Trai) représentent des styles artistiques divers, fruit des contacts commerciaux entre la deuxième moitié du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle. Au cours de cette période, les Anglais et les Birmans sont venus exploiter les ressources naturelles, telles que le bois et les minéraux etc. Les Birmans bouddhistes, venus travailler dans les chantiers, avaient eu l’occasion de participer à la fondation du temple, considéré comme acte méritoire. A l’époque, il est encore utile d’avoir un endroit sûr où l’on puisse réserver les manuscrits religieux, souvent victim de la destruction par les termites et d’autres insectes. Dans chaque sanctuaire, outre les salles d’assemblée (ubosoth) et les salles d’ordination (vihân), on retrouve toujours une bibliothèque. Cet édifice peut être construit sur pilotis au milieu du bassin ou bien à deux étages, la partie inférieure étant souvent en brique enduite de plâtre. Les manuscrits étaient conservés dans la salle de l’étage supérieur. Le premier type d’édifice était courant dans le Centre de la Thaïlande, tandis que le deuxième se trouvait fréquent dans les régions septentrionales. L’ensemble des bibliothèques montre le style d’un mélange des cultures venues des régions avoisinantes. L’influence de l’école de Ratanakosin y est très présente. Si des éléments traditionnels de menuiserie et de décor nous permettent de repérer l’influence de la capitale thaïe, certains motifs végétaux et sculptures des divinités ont pour origine la Birmanie. A partir du moment où l’imprimerie s’était bien répandue et où l’utilisation de l’informatique s’était généralisée, le rôle de Ho Traï diminuait de plus en plus. Il est normal que cet édifice soit exclu du nouveau sanctuaire.